croient autorisés à recourir à cet expédient, avec les règles de la morale et les obligations qui leur incombent envers leurs enfants, et c’est ainsi que le mal est tant soit peu atténué dans ses effets.
La Belgique, malheureusement, depuis que l’impiété ravage un certain nombre de familles, a vu s’accroître aussi le nombre des divorces ; ceux-ci étaient presque inconnus en 1830 : on n’en comptait que 4 ; en 1903, il y en avait 784, et en 1904, 932.
Les suicides n’ont pas cessé de se multiplier aussi, depuis que l’attachement à la religion a faibli. Au cours du XIXe siècle, de 1820 à 1880, leur chiffre a quadruplé. Voici l’ordre dans lequel les pays d’Europe se suivent au point de vue du nombre des suicides : la France, le Danemarck, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Belgique, l’Angleterre, l’Italie, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne. Les pays d’instruction obligatoire sont donc ceux où les suicides sont les plus nombreux. En Saxe, où les socialistes et les radicaux dominent, le chiffre des suicides annuels est d’un peu plus de 305 par million d’habitants ; bien que très élevé, il n’atteint que 246 en France. Est-il nécessaire de le rappeler ? ce sont les contrées catholiques où le dégoût de la vie conduit le moins à cette extrémité.
Et, ce qu’il y a de plus douloureux à constater, c’est la multiplicité des suicides d’enfants. En France, en 1900, 53 jeunes garçons et 67 jeunes filles de moins de 16 ans, 372 garçons et 409 filles de 16 à 21 ans, se sont tués. En Allemagne, de 1869 à 1899, la moyenne a été de 57 par an : c’est beaucoup ; cependant elle reste bien inférieure aux moyennes françaises.
Il faut donc bien le reconnaître : ceux qui recommandent l’instruction obligatoire ne peuvent, quand on consulte les faits, démontrer que ce procédé ait l’efficacité qu’ils prétendent. Les populations catholiques présentent, au triple point de vue de la natalité, des divorces et des suicides, des résultats encourageants. Combien dès lors ne sont pas aveugles ceux qui veulent bannir la religion des mœurs et la séparer de l’instruction ? Ils nous exposent à avoir des générations abâtardies, oublieuses des lois sociales les plus élémentaires et livrées sans défense aux plus