Avec un merveilleux instinct politique, Philippe tira parti de la situation qu’il avait trouvée en montant sur le trône. Ne pouvant se débarrasser de tous les barons à la fois, il se mit à les humilier les uns par les autres. Pour atteindre ce but, il commença à se servir des talents du comte de Flandre et lui offrit une influence illimitée.
Nous avons déjà parlé des tentatives que firent les princes flamands et champenois pour s’unir par des liens de parenté[1]. Le 13 mai 1179, Baudouin de Hainaut, partisan fidèle du comte Philippe, avait juré à Troyes l’accomplissement d’arrangements conclus en 1171 entre celui-ci et le comte de Champagne. Baudouin et Isabelle, enfants de Baudouin, épouseraient Marie et Henri, enfants de Henri[2].
Mais le comte de Champagne n’avait pu assurer une entente durable des deux familles dont l’ambition était tenue en éveil par la jeunesse du nouveau roi.
La façon dont le comte de Flandre se comportait n’était pas faite pour calmer les inquiétudes qui naissent régulièrement au commencement d’un nouveau règne. Il nourrissait de vastes pro-
