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Page:Revue historique - 1896 - tome 62.djvu/76

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capitainerie, avant le moment où il entra en procès avec la veuve de Charles, la duchesse Marie[1]. Quant à Bouteiller, il sut garder intacte jusqu’à sa mort la vieille fidélité de sa famille aux princes d’Orléans[2] ; trois fois il avait cru sortir de prison, de 1433 à 1436 ; mais il attendit jusqu’à 1440, son élargissement, et encore dut-il l’acheter 10,000 écus[3]. — Vers le même temps, Charles d’Orléans réussit enfin, lui aussi, par le moyen du duc de Bourgogne, à passer le détroit et à rentrer dans ses terres ; ce n’est pas ici le lieu de raconter au prix de quels sacrifices il y parvint.

Nous retiendrons seulement que Jean d’Angoulême, de tous ceux de sa maison, avait été le premier transporté sur le sol anglais et qu’il y demeura le dernier.

Deux longues années encore, il attendit, dans l’amer dégoût de ses déceptions accumulées. En 1442 seulement, Dunois, dont l’amitié fraternelle ne savait pas se décourager, conclut, avec Somerset, un accord gros de conséquences. Le contenu de cette convention ne nous est pas entièrement connu, mais il se devine par tout ce qui suivit. Somerset demandait le rachat de plusieurs prisonniers anglais ; Angoulême promettrait de donner pour eux la totalité ou une partie de 9,000 salus dus à Vernon, de 4,400 dus au capitaine de Meulan, P. Jaillet, de 1,000 écus dus au maréchal de La Fayette ; La Fayette détenait encore le bâtard de Somerset. Cela fait, le comte serait conduit dans une des places d’outre Manche qu’occupait Henri VI[4].

Jean d’Angoulême, pour la première fois, put faire honneur à ses

  1. Arch. nat., P. 1403, 1, no  XXI. — Lieutenance de Château-Regnault, Bibl. nat., Pièces orig. 986, no  2197, p. 48. — Capitainerie de Chambord, en 1448, Catalogue Joursanvault, cité, 3238. — Contestations et procès, Ibid. 3016.
  2. Très nombreux actes, 397, 462, 479, 3937. — Bibl. nat., Quitt. eccl. fr. 25989, p. 628 ; Pièces orig. v. 659, no  15626, p. 10 ; 2158, 8, p. 572 ; 2762, no  61636, p. 14 ; 1022, no  22385, p. 4 ; fr. 26085, nos 7136, 7270 ; lat. 17059, nos 170, 172. — Catalogue Joursanvault 3001.
  3. 27 mai 1433, Rymer, IV, part IV, p. 195 ; V, part I, p. 116-117. — Supplément Rymer, H. VI, t. IV, no  37. — Brit. Mus. Bibl. Cotton. Cleopatra, fol. 4, no  12, H. IV. — Bibl. nat., Moreau 705, fol. 145-146. — 23 décembre 1435, Arch. nat., P. 1403, 1, no  XXI. — Cf. septembre 1436, Bibl. nat., nouv. acq. fr. 3645. — Enfin 3 juin 1440, Arch. nat., J. 919, 26, fol. 100 vo, 102 ro, 103 vo, 104 ro. — Bibl. nat., Pièces orig. 2160, 10, no  665 ; Ibid. 2972, no  66632, p. 2. — Bouteiller, bien entendu, fut remboursé par Ch. d’Orléans, Brit. Mus. Addit. chart. 3937. — Bibl. nat., fr. 26085, nos 7136, 7270, en 1442 et 1459.
  4. Brit. Mus., Addit. chart. 3816, 3936, 4430, 4432, 15252. — Arch. nat., K. 72, 563. — Bibl. nat., Pièces orig. vol. 506 ; fr. 6211 ; vol. 659, no  15626, p. 10, 12 ; nouv. acq. fr. 3653, fol. 3 b. — Sur l’accord de 1442 (8 août), Arch. nat., P. 1403, 1, no  20 ; J. 919, 19, fol. 12 ro, 13 ro, 88, 90-92. Sur celui du 8 décembre 1442, négocié par Hugues Perrier, cf. en outre J. 919, 19, fol. 5 vo.