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LES DIVERTISSEMENTS FLORENTINS À TRAVERS LES AGES



I.

Utile dulci.

Toute histoire des divertissements florentins doit avoir pour prologue un aperçu sur les divertissements étrusques ; car c’est en restant fidèles aux antiques principes nés dans l’Étrurie et de là transmis au monde latin que les anciens Florentins surent mêler l’agréable à l’utile.

Les Étrusques avaient élevé les divertissements à la hauteur d’une suprême institution religieuse et politique. Au point de vue religieux, ils avaient pour dogme que les « bonnes divinités » se laissaient plutôt séduire par des cris de joie que par des lamentations. Politiquement, ils avaient foi dans la force de cohésion, supérieure à toute autre, que donne aux diverses familles d’une race ou à un faisceau de races différentes la communauté de rites, de solennités, de fêtes, de jeux. Sous l’empire de semblables croyances, ils inventèrent successivement la flûte, les cornets, la trompette guerrière dont Ennius devait célébrer plus tard le strident laratantara ; les courses de quadriges, les spectacles, les jeux scéniques, les exercices athlétiques naquirent parmi eux. Les rois étrusques importèrent à Rome ce système politico-religieux et tous ses instruments d’organisation. Tarquin-l’Ancien s’attira la faveur de la multitude par la fondation du Cirque Maxime et y établit les premiers jeux. Quarante-sept peuples divers prirent part aux Feriæ Latinæ auxquelles Tarquin-le-Superbe donna pour siège le temple de Jupiter Latial, et témoignèrent ainsi de la valeur de ces procédés de fusionnement[1].

  1. Voir Micali, L'Italia avanti il dominio dei Romani, et Noël des Vergers, Histoire de l’Étrurie