Page:Revue internationale, 3è année, tome IX, 1885.djvu/701

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CHINE
et
L’ORIENT ROMAIN


Comme point extrême de leur ancien commerce avec l’Occident, les historiens chinois désignent le pays de Ta-ts’-in, signifiant l’empire romain, et plus précisément l’Italie, selon quelques autorités ; tandis que d’autres sont d’avis qu’il ne s’étendait pas au delà des provinces orientales de l’empire.

Le docteur Hirth, un sinologue allemand distingué, habitant la Chine depuis de longues années, a voulu savoir à quoi s’en tenir sur le véritable emplacement de ce pays, connu et fréquenté par les Chinois de l’antiquité et du moyen âge. Le sujet revêt une haute importance historique car l’identité de ce pays une fois rétablie, le point de communication entre la Chine et l’Occident, dans un temps fort reculé, serait définitivement fixé. Le docteur Hirth a publié le fruit de ses études et de ses recherches dans un volume ayant pour titre China and the Roman Orient.[1] C’est l’œuvre consciencieuse d’un savant ; et bien que l’auteur se soit servi de la langue anglaise, on y reconnaît l’empreinte et les recherches patientes de l’homme d’étude allemand. Ce livre a été l’objet d’une analyse sérieuse et profonde de la part de plusieurs sinologues des plus compétents qui, à l’exception d’un petit nombre, se sont conformés aux conclusions de l’auteur. Quoique les identités que nous offre l’écrivain ne soient pas toutes prouvées avec la rigoureuse sévérité exigée par la science et qu’il lui reste encore bien des

  1. China and the Roman Orient. Researches into their ancient and mediaeval relations, as represented in old Chinese records, by F. Hirth Ph. D. Leipzig and Munich, G. Hirth ; Shang-hai and Hong-Kong, Kelly & Walsh, 1885.