Page:Revue internationale, 3è année, tome IX, 1885.djvu/706

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et Kuang-si), on a conquis Pas et Sciu (la province de Sse-ciuan) ; au nord, l’ordre a été rétabli dans le Yu et le Yen (provinces de Icih-li). Nous avons rétabli la paix dans l’empire et les anciens confins de notre Royaume du Milieu. Ayant reconquis le trône impérial à l’aide du peuple, nous avons déterminé que notre dynastie s’appelle Fa-ming et commence avec notre règne auquel nous avons donné le nom de Hung-son et dont court à présent la quatrième année. Nous avons envoyé des officiers dans tous les pays d’Occident avec ordre de faire connaître partout ce décret. Il n’y avait que le pays de Fu-lin (un autre nom donné à Ta-ts’-in, c’est-à-dire à la Syrie) dont nous sommes séparés par la mer occidentale, où la nouvelle n’était pas encore parvenue. Maintenant nous envoyons Nich-kulum, homme de votre pays avec la mission de vous présenter notre édit. Quoique inférieur en sagesse aux anciens rois, dont la vertu était reconnue en tout lieu, nous croyons bien faire d’annoncer au monde notre intention de maintenir la paix universelle. C’est pour cela seulement que nous avons promulgué le présent édit. »

La mission chinoise fut ensuite suivie par une ambassade de Syrie chargée d’apporter des tributs à l’empereur. Celle-ci semble la dernière relation officielle qui ait eu lieu entre la Chine et la Syrie. On ne trouve plus mention de ce pays dans les histoires impériales que pour l’arrivée à Pékin de l’italien Matteo Ricci, fondateur des missions catholiques en Chine. Les histoires racontent que, pendant les années Wan-li (1573-1620), quelqu’un venant de la grande mer d’Occident arriva à la capitale et dit que Jésus seigneur du Ciel était né en Judée, contrée appartenant à l’ancien règne de Ta-ts’-in ; que ce pays est célèbre pour avoir existé depuis six mille ans, c’est-à-dire depuis la création du monde, qu’il est indiscutablement le sol sacré de l’histoire, l’origine de toutes les choses de ce monde, et qu’il faut le considérer comme le berceau de l’espèce humaine.

En glanant par-ci par-là dans les différentes descriptions que les Chinois ont donné de la Syrie, il me semble pouvoir eu construire le bref aperçu qui suit.

Le pays de Ta-ts’-in s’appelait aussi du nom de Li-kin (Rekem ou Pitra) et même Hai-hsi-Kno (pays à l’occident de la mer). Telle en effet est sa situation. Son territoire s’étend sur un espace de six mille li (stades), il contient plus de quatre cents villes et se compose de plusieurs dizaines d’États dépendants. Sa