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Page:Revue internationale de la Croix-Rouge, année 1, 1919.djvu/519

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tions fondamentales dans le domaine de la technique et des sciences. Les hommes se voient en conséquence aux prises avec un grand problème, celui d’adapter le monde rapidement à ce nouvel état de choses ; ils ne doivent pas se laisser influencer par les opinions et les idées des temps anciens, s’ils désirent empêcher une succession de cataclysmes mondiaux.

Dans l’ancien temps, la technique et l’industrie étaient moins avancées et leur influence sur le développement social de l’humanité était relativement nulle. L’individu ne pouvait vivre que par son travail.

Les luttes des peuples étaient alors justifiées, car elles formaient le seul moyen d’étendre le champ de vie et d’activité.

Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Depuis 20 à 30 ans, nous nous trouvons au commencement d’une ère nouvelle où l’homme ne dépend plus simplement de sa force physique et du travail de ses mains, mais où il dispose de puissances qui dépassent de beaucoup les siennes. Il lui est actuellement possible de faire rendre au sol plus du double de produits qu’auparavant, et même davantage.

La science et la technique ont ouvert et aplani les voies pour l’utilisation des forces immenses accumulées dans la terre. L’énergie endormie et inutilisée du soleil, concentrée pendant des milliers d’années sous la forme de charbon, a été tirée de son sommeil. La production du charbon du monde entier était encore il y a 100 ans sans importance ; en 1860, elle était de 137 millions de tonnes, en 1913 de 1,300 millions. Au cours des 50 dernières années, elle a donc décuplé.

Chacun sait l’importance du charbon : là où il fait défaut, le commerce et l’industrie sont entravés, les machines s’arrêtent, la famine menace en fin de compte les grandes villes ; elles ne subsistent que grâce à un ravitaillement rapide qui n’est possible que par le charbon.

Afin de faire ressortir l’importance du charbon, il est nécessaire de calculer la somme d’énergie qu’il fournit et de se rendre compte de la disproportion gigantesque entre cette énergie et la puissance de travail de l’homme.