d’adieu, du Christ et surtout de Spinoza, qu’il estimait très haut ; il était juif.
Le docteur Becker, exécuté par la poudre et le plomb, est décédé, lui aussi, en honmme brave et vertueux.
Robert Blüm, exécuté huit jours avant Jellinck ; a écrit ce qui suit :
« Cher ami, cinq heures sonnent ; à dix heures je serai… fusillé. Donc, deux mots seulement : Adieu ! adieu ! toi et tous les amis ! Prépare mon épouse lentement à apprendre le sort d’un guerrier. Je meurs comme un homme doit mourir. Il le faut. Adieu ! adieu ! »
« En mourant, je te recommande ma famille, à toi et à tous nos amis en Allemagne. Ma pauvre famille n’avait son seul soutien qu’en moi. Faites-la participer à cette amitié que vous m’avez toujours portée ; alors je meurs en paix. Mille adieux à tous. Il est cinq heures et demie. »
« Ma femme chérie, ma bonne, ma bien—aimée, adieu, adieu pour ce temps qu’on appelle éternel et qui ne le sera pourtant pas. Élève nos enfants (qui ne sont désormais que tes enfants) pour qu’ils deviennent de braves gens ; alors ils ne feront jamais déshonneur à leur père. Vends notre petite fortune suivant les conseils que des hommes honnêtes te donneront ; eux et Dieu t’aideront. Tous mes sentiments s’écoulent dans mes larmes. Encore une fois, adieu, épouse bien-aimée ! Regarde nos enfants comme un legs précieux que tu devras soigner le plus possible ; par là tu honoreras ton cher mari. Adieu ! adieu ! Mille, mille embrassements, les derniers de ton Blüm. À six heures j’aurai accomplima destinée.
P. S. – J’ai oublié les bagues ; je serre mes lèvres pour le dernier baiser sur celle que tu m’avais donnée comme fiancée. Ma bague de cachet est pour notre Jean, ma montre pour Richard, le bouton de diamants pour Ida, ma chaine pour Alfred ; voilà des souvenirs pour eux. Tout le reste, tu le distribueras comme bon te semblera… On vient, adieu ! »