Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/541

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il traverse deux petites clairières et débouche tout à coup sur les premières cases du village. Les hommes ne peuvent guère marcher qu’un à un dans le sentier. Les premières cases précédent la palissade. Une fois cette barrière franchie, on descend sur une place assez spacieuse, au centre de laquelle se dressent quelques grands arbres. La case d’Aka est sur le côté gauche de cette place ; je ne l’ai pas dépassée, et ne sais pas si l’autre bout du village est aussi palissadé.

Le village de Yaou est à 8 milles du Grand-Bassam ; on peut aussi mouiller près de la rive. Il y a trois débarcadères. Le terrain est plus escarpé qu’à Impérié ; les cases sont moins en vue. Je n’y suis point encore descendu. Le chef de Yaou est venu avec moi à Bounoua et s’est tenu de mon côté pendant la conférence ; il a reconnu par écrit notre souveraineté. J’ignore quels sont ses rapports avec Aka.

De Yaou une route mène à Bounoua ; elle court parallèlement à l’Akba et vient tomber sur celle d’Impérié à Bounoua, un peu au-dessus de l’escarpement dont j’ai parlé. De Yaou à l’embranchement il doit y avoir 3,000 mètres environ.

Le village d’Adiao, au nord d’Impérié, est à 11 milles 1/2 de Grand-Bassam. La distance jusqu’à Bounoua doit être la même que celle de ce village à Impérié ; mais il parait que ce chemin est coupé vers son milieu par des marécages, où un homme a de l’eau jusqu’aux genoux. Je n’ai jamais mouillé à Adiao et n’ai pas d’autres renseignements.

Voilà donc les trois routes qui de l'Akba mènent à Bounoua. Il en existe une autre, peu connue de nos officiers ou, du moins, sur laquelle ils n’ont laissé aucun renseignement. Je veux parler de la route par le lac Kodioboué. Le lac a été exploré par le regrettable Du Bouchage, mais j’ai vainement cherché un écrit de lui sur ces parages renfermant des détails précis[1]. Le Kodioboué débouche dans l’Akba, à 7 milles environ de Grand-Bassam. L’entrée du marigot est très-étroite ; les arbres la recouvrent, et une embarcation matée aurait de la peine à y pénétrer. La profondeur de l’eau y est d’un mètre, en moyenne, et permet aux grandes pirogues d’y naviguer. Le marigot, toujours très-étroit, se dirige au Sud pendant plus d’un mille, puis il s’infléchit à l’Est, en s’élargissant, et, après 3 milles 1/2, devient le Kodioboué. Ce lac a 7 milles de l’Ouest à l’Est et 2 milles du Nord au

  1. Je veux parler de la route de terre, celle qui va de la rive du Kodioboué à Bounoua.