Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/542

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Sud. La partie orientale est un marécage où l’on trouve 0m6, 0m5, 0m2, 0m1, jusqu’au bord ; mais, dans la partie occidentale, il y a, en moyenne, 1 mètre d’eau[1].

Sur la rive Nord, à peu près à son milieu, se trouve le débarcadère d’un chemin qui mène à Bounoua. Ce chemin doit courir du Sud au Nord, et sa longueur doit être de 8,000 mètres. D’après le récit d’un indigène, il traverse quelques fourrés en partant du lac, puis, jusqu’à Bounoua, il court dans une plaine semblable à celle de Koukoukoukou. Suivant un sergent des tirailleurs, au contraire, ce chemin serait détestable dans toute sa longueur, et mille fois pire que celui d’Impérié à Bounoua. Cette dernière version m’inspire beaucoup plus de confiance que la première, et je me propose d’aller moi-même sur le terrain connaître la vérité.

Dans tous les cas, c’est le chemin que suivent les gens de Bounoua pour venir traiter à la plage. Quand ils vont à Akaplace, ils traversent le lac Kodioboué ; quand ils vont à Half-Assinie, ils passent, en plus, le lac Hébé. Ces deux passages exigent l’emploi de pirogues.

Mais ce n’est pas seulement par les rives de l’Akba et le bord de la mer que Bounoua est accessible. On peut y arriver aussi en partant de la côte occidentale du lac Ahy. Aka y possède deux villages, celui de Adiaga et celui de Ganda-Ganda : c’est là que se trouvent ses bestiaux et ses poules. Adiaga est au pied des Montagnes Rouges qui, sur ce point, s’étendent jusqu’au bord du lac. En partant d’Adiaga, un chemin franchit ces collines, et, sur le versant opposé, se déroule jusqu’à Bounoua, à travers des plaines plantées de roniers, semblables à celles de Dabou. Un sous-officier, qui a fait ce voyage en 1852 avec le commandant d’Assinie, assure que la route est très-belle, la plus belle, dit-il, de tous ces pays. Il faut un jour pour la parcourir.

Du village de Ganda-Ganda part un autre chemin qui traverse d’abord des fourrés avant d’arriver aux Montagnes Rouges, lesquelles sont ici plus éloignées de la rive du lac qu’à Adiaga. Il franchit ces montagnes et vient se réunir dans la plaine au chemin d’Adiaga. Il est un peu moins long que ce dernier, mais moins bon.

C’est par Adiaga qu’on pourrait communiquer avec Amatifou.

  1. Voir le rapport ci-après sur le marigot qui conduit au lac Kodioboué.