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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/459

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Un des personnages qui ont le mieux répondu à ses besoins et l’ont le mieux servie dans son époque la plus glorieuse, c’est le fils d’un de ses directeurs, Pierre-Félix-Barthélemy David, qui s’est trouvé mêlé à tout ce que là Compagnie des Indes a fait de grand de 1729 à 1752. Son nom, cependant, est presque effacé par ceux de Dupleix, de La Bourdonnais, de Dumas et de Poivre ; mais ses services au Sénégal, comme dans les mers orientales, ne méritent pas cet oubli.

Au Sénégal, David, nommé, en 1738, directeur général et chef des conseils de la concession, plus tard qualifié du titre exceptionnel de gouverneur, signala sa présence dans celte colonie en augmentant la puissance de la Compagnie, en délivrant son commerce des interlopes, puis en l’étendant par ses explorations et de nouveaux établissements.

En 1744, par exemple, il montait au Galam, s’abouchait avec toutes les puissances de la rivière jusqu’au rocher Felou, concluait divers traités avec les Maures, les Cassous et toutes les nations qui pouvaient aider ou s’opposer à son dessein de s’établir près des mines du Bambouk. Enfin il y passait, seul d’Européen, avec un détachement de 150 nègres, et là, après s’être acquis la bienveillance de ces peuples, il obtenait pour la France le droit de s’établir sur le territoire des Mines, et y formait aussitôt un premier comptoir à Farbana et un second à Nataco. Enfin, en 1745, il élevait un fort, malgré les Braknas, à Podor, lieu le plus haut où le fleuve puisse porter des bateaux dans la saison des basses eaux.

Ces premiers services de David étaient de nature à l’indiquer pour une tâche difficile. La Compagnie pensa, en 1746, qu’il était capable de remplacer dans le gouvernement des îles de France et de Bourbon La Bourdonnais, alors détaché dans l’Inde avec l’escadre qui prit et rançonna Madras.

David ne se montra pas au-dessous de ce qu’on attendait de lui, quoique l’Angleterre dirigeât alors contre la Compagnie les coups les plus violents.

À cette époque, cette puissance, qui avait commencé la guerre pour ses prétentions à commercer dans les colonies espagnoles, malgré la volonté de leur métropole, voyait avec jalousie le succès de nos colonies et surtout celui de la Compagnie, dont elle rencontrait partout la concurrence. Aussi, lorsque nous rompîmes en 1744, par suite de l’attaque des Espagnols, dans nos propres eaux, par l’amiral Mathews, l’Angleterre attaqua-t-elle la Compagnie dans ses postes principaux. Mais les Anglais repous-