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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/460

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sés à Lorient le furent également à Pondichéry et à l’Ile-de-France. Or, ce fut à David que revint principalement l’honneur d’avoir sauvé les Iles orientales et en partie nos possessions des Indes.

Ce double succès lui mérita, en 1749, en même temps, la croix de Saint-Louis et celle de Saint-Michel, avec des lettres de noblesse pour son père. David justifia ces distinctions, après la paix d’Aix-la-Chapelle, par le travail persévérant auquel il se livra pour discipliner les habitants et les enrichir. La Compagnie, qui avait interdit la plantation du café à l’Ile-de-France et voulait y limiter l’industrie du sucre, pour ne pas nuire à celui du Bengale, se proposait de propager dans les îles orientales d’Afrique l’indigo, le coton,la soie, le poivre, la cannelle, les autres épices, et toutes les autres productions qui pouvaient ajouter à son commerce. David concourut sur ce point avec le plus grand zèle aux désirs de la Compagnie, en portant les habitants à des cultures dont il faisait les essais à ses dépens et en envoyant rechercher au loin des plantes propres à lui donner de nouvelles richesses. En même temps qu’il demandait au cap de Bonne-Espérance du blé, des arbres fruitiers et des plantes potagères, il envoyait en Chine des bois d’ébène et des bois de santal de Madagascar.

D’un autre côté, pendant qu’il exposait ses vues pour faire de l’Ile-de-France un lieu de construction et de radoub pour notre navigation dans ces mers, David y accroissait le domaine de la Compagnie par la prise de possession de Sainte-Marie de Madagascar. Il demandait à faire faire des découvertes à la côte de Sofala et vers les îles de Zanzibar ; enfin il prenait part au projet d’établissement à Faifao en Cochincbine, projet qui malheureusement avorta, de même que l’occupation immédiate de Sainte-Marie de Madagascar rencontra elle-même des difficultés par les fautes du sieur Gosse, qui y avait été envoyé et qui y fut massacré.

C’est sous le gouvernement des îles de France et de Bourbon par David que, le 4 janvier 1752, fut posée dans cette dernière île, à l’instigation de M. Teste, préfet apostolique, et de Lozier-Bouvet, commandant, la première pierre du collège des garçons[1] ; mais les directeurs de la Compagnie n’agréèrent pas

  1. Ce bâtiment ne fut logeable qu’en 1759, Les missionnaires qui poussaient à l’instruction de la colonie, suivant les conventions faites avec l’ordre de Saint-Lazare y en 1736, n’encourageaient pas de même les habitants dans leurs plaisirs. — On lit dans les notes de M. Davelu sur Bourbon, à la date