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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/461

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l’établissement d’un couvent de filles : « Quelques femmes ou filles vertueuses, dirent-ils, pouvaient dans les différents quartiers enseigner, ainsi que la demoiselle Treudon, à lire, à écrire et les petits ouvrages convenables à leur sexe. Il faut s’en tenir là et aux instructions du catéchisme. » (Lettre des directeurs de la Compagnie à Bouvet, 5 août 1752.)

David, ayant obtenu en 1752 son congé pour repasser en France, quitta en décembre le commandement de ces îles où l’on ne devait pas tarder à oublier ses services, que ses ennemis allaient contester.

Aussi, un document rappelant son existence si laborieuse et si bien remplie, soit au Sénégal, soit aux îles orientales d’Afrique, devient-il précieux, si l’on remarque dans les livres l’absence de renseignements sur son administration. Or, l’on chercherait inutilement dans les instructifs almanachs du Sénégal publiés dernièrement par le général Faidherbe les moindres détails sur la période de temps comprise entre 1724 et 1745. Ces renseignements, ainsi que quelques lignes dans l’histoire de l’ile de France par le baron d’Unienville, et celle de Bourbon par M. Voiart, ne répondent en rien à ce que mérite la mémoire de Pierre David.

Cette considération nous a engagé à publier l’écrit dans lequel ce gouverneur défend le souvenir de ses actes contre l’ingratitude des derniers directeurs de la Compagnie des Indes, qui, après avoir compromis eux-mèmes ses affaires, intentaient des procès à tous ceux qui avaient répandu sur elle le plus vif éclat. David ne devait pas avoir de peine à réfuter les accusations dirigées contre lui, mais il n’en vit pas avec moins de douleur s’écrouler ce grand établissement.

Lorsque la Compagnie eut été contrainte, par les fautes qu’elle commit de 1754 à 1763, de céder ses possessions au roi, Pierre David vécut libre, sans toutefois s’éloigner des affaires. En 1770, on le voit, en effet, s’intéresser à des armements pour le Sénégal. Malheureusement, la guerre de 1778 le ruina lui et sa femme. Il


    de 1748 : « Ce fut pendant cette année que les notables du chef-lieu donnèrent des spectacles et des comédies. — Ils se cotisèrent et firent construire un édifice en maçonnerie que l'on nomme encore la Comédie. — L’on porta des plaintes en France. — L’administration y eut égard, et les spectacles cessèrent jusqu’au commandement de M. Bertin, en 1764, qu’ils furent remis en vogue dans le même édifice qui avait servi d’hôpital depuis la mort de M. de Ballade, commandant de l’ile et premier acteur. » Il avait remplacé M. de Saint-Martin, le 5 septembre 1749.