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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/527

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sieurs de ses boys. Le chef, nommé Beidi, est un vieillard. La population est de près d’un millier d’âmes.

Anin. — Le village d’Anin est un des plus importants de l’Ébrié. J’y étais déjà allé deux fois. Il est situé à l’extrémité d’une pointe, à l’entrée occidentale d’une baie assez profonde. Il possède deux débarcadères d’un accès facile. On trouve 3 mètres d’eau à moins d’une encablure. La seule rue du village est perpendiculaire à la lagune ; elle est large et bien entretenue. Anin compte 1,500 habitants. Le chef, Aké, est vieux ; habitué à voir les Français, il a fait le commerce avec les maisons anciennement établies dans le pays et est tout disposé à recommencer avec nos négociants.

C’est d’Anin que part la route qui conduit aux villages d’Akouté et de Santé, résidence du grand chef de l’Ébrié. Cette route est tracée dans la plaine, et les gens du pays mettent une heure à la parcourir.

Abata. — Le village d’Abata est situé en face de l’ile de ce nom. Le débarcadère est très-large, planté de cocotiers et d’un joli aspect. On peut mouiller à une encablure par 2 mètres. Les cases sont voisines de la plage et forment une large rue perpendiculaire au débarcadère et longue d’au moins 600 mètres. — Population : 1,000 habitants. Une pirogue de guerre est placée sous un hangar proche de la lagune. Le chef, vieillard nommé Adédé, parut très-désireux de voir recommencer avec les Français la traite de l’huile de palme qui était autrefois très-active.

Éboué. — Je lui demandai une pirogue et quelques-uns de ses hommes pour accompagner l'Archer au village d’Éboué. Il manifesta une grande crainte et me supplia de ne pas aller à Éboué où les gens effrayés de ma venue et ne connaissant pas mes desseins, allaient prendre les armes. Je ne voulus pas faire naître une agitation inutile et donner lieu peut-être à quelque malheureux conflit. Je dis au chef que je n’irais pas à Éboué cette fois ; il me promit d’envoyer prévenir les gens de ce village du désir que j’avais de les voir et de leur bien faire connaître nos intentions bienveillantes. Ma visite à Éboué fut donc remise à un prochain voyage.

Badou. — Le débarcadère de Badou est large et dégagé. On trouve 2m60 à 80 mètres de la plage. La rue est large et perpendiculaire au débarcadère. — 500 habitants. — Commerce actif d’huile de palme avec les Jack-Jack. Blé y a aussi des traitants. Le chef était absent, occupé à ses pêcheries. C’est un vieillard nommé Abelé, qui vient souvent à Grand-Bassam et qui sait