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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/526

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En allant au mouillage de Blakbota, nous aperçûmes un grand mouvement se produire dans le village ; bientôt le débarcadère fut occupé par des hommes armés de fusils, tandis que d’autres se répandaient de chaque côté dans les fourrés. Sans m’inquiéter de ces dispositions belliqueuses, je descendis à terre et me dirigeai de suite vers le chef qui était sur la plage au milieu de ses hommes. Je demandai une chaise qui me fut aussitôt apportée : puis, après les salutations d’usage, j’exprimai mon étonnement de voir tous les hommes armés, quand j’arrivais au milieu d’eux seul et sans armes. Aussitôt les armes furent déposées et l’entretien continua sur leur commerce d’huile, leurs querelles avec leurs voisins d’Abra, etc. Quand la confiance fut bien établie, je demandai au chef si une pirogue venant des Jack-Jack n’avait pas été arrêtée à Blakbota. Il répondit affirmativement, mais qu’elle était montée par des gens d’Abra et que c’était une mesure de représailles contre Koutou. Je demandai si cette pirogue n’était pas montée encore par d’autres hommes, et notamment par un homme du Cap-Coast. L’étonnement fut marqué dans l’assemblée. Le chef finit par répondre affirmativement, et, pressé de s’expliquer, déclara qu’il ne s’y trouvait aucun homme d’Abra. Alors je leur montrai toute la méchanceté de leur conduite, et demandai ce qu’eux, les gens de Blakbota, diraient si l'Archer, en passant, enlevait une de leurs pirogues. Ils ne trouvèrent rien à répondre. Je demandai que la pirogue et les marchandises me fussent livrées. Après une courte conférence avec ses conseillers, le chef me promit que le lendemain tout me serait rendu. En effet, le lendemain, en retournant à Grand-Bassam, je m’arrêtai à Blakbota. Gogo se rendit à terre et revint à bord avec la pirogue et 700 à 800 francs de marchandises de toute sorte, poudre, fusils, étoffes, etc. Je partis très-satisfait d’un résultat obtenu si promptement par l’effet de notre seule influence.

Amanou. — Amanou vient après Blakbota. Le village est situé sur une pointe de chaque côté de laquelle se trouve un débarcadère. Un banc s’étend devant celui de l’Est, et à deux encâblures de la plage, il n’y a qu’un mètre d’eau. Celui de l’Ouest est accessible pour Y Archer : il y a 3 mètres d’eau à une encablure. Il est large et dégagé, et une pente douce le conduit au village qui est important et formé par une rue large et très-propre. Cette rue s’étend dans toute la largeur de la pointe, d’un débarcadère à l’autre. Le commerce de l’huile de palme est actif dans ce village. Blé, le traitant de Grand-Bassam, y a plu-