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Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/534

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au commerce de l’huile de palme. C’est à Toupa que ce produit était autrefois le plus abondant, et les anciennes factoreries françaises y ont fait de très-belles affaires. Cette situation prospère recommencera lorsqu’ils trouveront chez nos traitants les marchandises qu’ils désirent. Le chef, Matafoué, nous a toujours été dévoué ; c’est le principal traitant du pays. Son fils Laurent a passé trois ans à Gorée et parle le français très-correctement.

Les Jack-Jack viennent quelquefois à Toupa ; mais leurs affaires n’y sont pas suivies, et c’est un marché que nous pouvons facilement leur fermer. Ce marché, bien exploité, peut nous donner chaque année 500 ou 600 tonneaux d’huile de palme. Toupa est donc un pays digne de toute notre attention. Sous le rapport politique, Matafoué est un homme à ménager ; c’est le chef que nous pourrions le plus facilement faire accepter aux pays voisins, si les événements nous conduisaient à leur imposer une forme commune de gouvernement.

Ousrou. — L’huile de palme embarquée à Toupa arrive de l’intérieur. Le seul village que nous connaissions au Nord de Toupa, est celui d’Ousrou, qui compte 1,000 habitants ; il en est distant de 7 ou 8 kilomètres. Les gens d’Ousrou sont pillards et voleurs ; Matafoué se plaignait dernièrement de ce qu’ils lui avaient volé quelques bœufs. Il existe certainement des routes qui conduisent à Ousrou, à Cosroë, à Bouboury et aux autres villages, etc. ; mais il est impossible d’obtenir des naturels des renseignements sérieux.

Malgré leur belle position sur la lagune, les gens de Toupa possèdent très-peu de pirogues ; je ne sais à quoi attribuer cette pénurie.

Atoutou. — À l’entrée Est de la baie se trouve le village d’Atoutou, qui compte 800 habitants. Le chef possède un pavillon français.

Pays des Jack-Jack. — Le pays des Jack-Jack occupe, le long de la mer, une étendue de côtes de 18 milles ; il commence au village d’Afougou ou Great-Ivory-Town, et finit à celui de Morphy ; il touche à l’Ouest le pays de Jack-Lahou. Il est formé d’une langue de terre basse, large de 3 à 5 milles, comprise entre la mer et la lagune. Le terrain est plat, boisé et coupé par des marigots qui prennent une grande extension pendant la saison pluvieuse. Les grands villages se trouvent sur le bord de la mer ; chacun d’eux possède sur la rive méridionale de la lagune un petit village auquel le relie un sentier et qui sert aux besoins du commerce avec la rive nord.