Page:Revue maritime et coloniale, tome 18.djvu/543

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Il faudrait reconnaître soigneusement ces deux chemins.

Je suis parti de Grand-Bassam avec l'Archer, le 13 mai 1864 au matin. Après deux heures de route, j’ai mouillé au village de Yaou. Je suis allé voir le chef, qui m’a reçu, comme à mon dernier passage, avec toutes les marques de la soumission et de la déférence. Il m’a dit n’avoir pas vu Aka depuis longtemps. J’ai parcouru son village qui est très-beau ; il s’étend parallèlement à la rive de l’Akba, sur une longueur d’au moins 600 mètres. Il faut six minutes et demie de marche pour aller du premier débarcadère à l’entrée du chemin qui mène à Bounoua. J’ai fait une centaine de pas dans ce sentier, qui ressemble à tous ceux du pays, étroit, sinueux, bordé de chaque côté par des fourrés épais. Le temps était mauvais. J’ai ordonné au sergent Diamadoua (des tirailleurs) de continuer sa route jusqu’à Impérié, et je lui ai donné pour l’accompagner le fils du chef d’Impérié qui est à mon service. Je suis revenu sur mes pas, et après avoir donné un cadeau au chef de Yaou, en lui disant que je le verrais encore à mon retour, je suis parti pour Impérié avec l'Archer.

J’arrivais en même temps que Diamadoua ; il avait marché pendant trente minutes. Comme je l’ai dit, le chemin débouche bien sur celui de Bounoua, un peu au-dessus de la moitié. Le terrain est plat ; il existe dans la route une seule excavation large de 25 mètres environ et sur laquelle sont jetés deux arbres à la suite l’un de l’autre.

Le chef d’Impérié vint à bord aussitôt mon arrivée. Il était allé la veille à Bounoua. Aka semblait très-inquiet ; il se plaignait de ce que les commerçants de Grand-Bassam ne venaient pas faire la traite chez lui ; il affirmait qu’il n’était pas notre ennemi. Des envoyés d’Amékee, chef d’Apollonie, étaient à Bounoua pour réclamer des marchandises que des gens d’Aka avaient prises à un de ses hommes revenant des Jack-Jack.

Le chef m’a dit qu’il allait partir de suite pour Bounoua pour engager Aka à venir à Grand-Bassam avec ses chefs pour y faire acte de soumission et y recevoir nos ordres, et qu’à mon retour il me rendrait compte du résultat de son voyage. 11 m’a encore demandé avec instance un pavillon français : celui qu’il possédait est complètement hors de service. Je compte satisfaire son désir.

D’Impérié, je suis venu mouiller à Adiao. La présence de l'Archer n’a inspiré aucune inquiétude aux habitants, qui sont tous venus au débarcadère. Le chef m’a accompagné sur la route