moindre degré, à toutes les autres marchandises, Quant à la troisième proposition, qui fait des métaux précieux la mesure naturelle de toutes les valeurs, ou qui nous les présente comme formant un terme de comparaison qui doit servir à l’appréciation de la richesse sociale, elle me parait vraie, et je suis tout disposé à la soutenir ; car il s’en faut de beaucoup qu’elle ait été assez solidement établie, ni par M. de Sismondi, ni par aucun autre écrivain ; et c’est pour cela sans doute qu’elle se trouve contestée par des auteurs du plus grand mérite. Je serai obligé de montrer comment et pourquoi la plupart des économistes se sont trompés à ce sujet, et jusqu’à quel point ils ont dû se faire illusion pour contester un fait qui tombe sous les sens, et dont nous sommes journellement et continuellement les témoins.
Enfin, c’est une opinion généralement adoptée et passablement établie aujourd’hui, que la monnaie est l’intermédiaire naturel et nécessaire du plus grand nombre des échanges, qu’elle est l’agent universel de la circulation et du commerce. Cela est encore vrai, incontestable. Mais pourquoi la monnaie est-elle si éminemment propre à cet usage ? Pourquoi remplit-elle si bien cette fonction ? Et pourquoi les métaux précieux sont-ils la matière naturelle de la monnaie ? Telles sont les questions qui, malgré les travaux de nos économistes les plus célèbres, ne me paraissent pas encore parfaitement résolues, et qui sont, j’ose le dire, assez importantes pour mériter une discussion sévère et consciencieuse.
En disant donc que le numéraire est la mesure des