valeurs, que la monnaie est l’intermédiaire des échanges, on a signalé deux propriétés très remarquables des métaux précieux ; mais on n’a pas toujours assez nettement saisi le caractère de ces marchandises, et surtout on n’a pas toujours indiqué la véritable raison, la cause ou le principe de leurs qualités. Or tout objet qui jouit d’une propriété exclusive, la doit à sa constitution intime. La meilleure manière d’établir qu’un certain objet jouit de telle ou telle propriété, c’est, sans contredit, d’étudier la nature de cet objet, et de chercher, dans sa nature même, la raison de l’usage auquel il est bon, le fondement de la fonction à laquelle il se prête.
Il suit de la que si nous voulons nous faire des idées justes au sujet du numéraire et de la monnaie, nous devons commencer par observer, par étudier les qualités de l’or et de l’argent. Nous serons ensuite dans la position la plus convenable pour apprécier le rôle qu’ils jouent dans la société, et la nature des fonctions aux-quelles nous les consacrons.
Mais quelle que soit l’évidence du lien qui unit entre elles la théorie du numéraire et celle de la monnaie, et quelque convenance qu’il pût y avoir à ne pas séparer ces deux questions, je n’abuserai pas de la patience de mes lecteurs pour les embrasser ici l’une et l’autre dans mes recherches. On voit assez, par ce qui précède, que les métaux précieux remplissent dans la société deux fonctions également importantes. Comme mesure des valeurs, ils nous fournissent un terme de comparaison pour l’appréciation de la richesse sociale ; comme monnaies, ils favorisent puissamment l’échange et le