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Page:Revue mensuelle d’économie politique - 1836 - T5.djvu/261

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III.

Que les métaux précieux sont les valeurs les plus générales et les plus invariables. Conséquences de cette vérité : la valeur des métaux précieux mesure toutes les autres.

Ce qui caractérise, suivant moi, les métaux précieux, ce qui en fait une marchandise toute particulière, et cela par une suite nécessaire des qualités que je viens de leur reconnaître, c’est que l’or et l’argent sont les plus générales et les plus invariables des valeurs. Ce» deux qualités sont très importantes ; car ce sont elles qui leur assurent le privilège de mesurer toutes les autres valeurs, ou de fournir le terme de comparaison destiné à l’appréciation de toutes nos richesses sociales.

Et d’abord les métaux précieux sont la plus générale des valeurs. Cela résulte évidemment de ce qu’ils sont la plus générale des utilités, ou de ce qu’ils ont une utilité universelle. De leur utilité universelle résulte nécessairement une valeur universelle. Il suit de là que leur valeur est connue partout, et que partout c’est la valeur la plus connue.

En second lieu, l’or et l’argent sont la moins variable des valeurs ; cette seconde propriété n’est pas moins importante que la première, mais elle est moins évidente et moins facile à établir : elle exige quelques développemens.

« La valeur est une qualité inhérente à certaines chose », dit M. Say ; mais c’est une qualité qui, bien que très réelle, est essentiellement variable comme