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n’avoir perdu, au bout d’un laps de temps considérable, qu’une très-faible partie de leur poids en métal. Quelle est la marchandise ou la denrée dont on puisse en dire autant ?

4° L’or et l’argent sont divisibles à l’infini. La division la plus grande qu’on puisse leur faire subir ne les altère point, et n’affaiblit en rien la valeur totale du fragment qu’on a divisé. Leurs différentes parties se réunissent ou se séparent à volonté, dans la proportion qu’on juge la plus convenable, et tout cela sans le moindre inconvénient.

5° Enfin l’or et l’argent contiennent une grande valeur sous un petit volume, d’où il suit qu’ils sont très facilement et très commodément transportables. Les frais de transport qu’on est obligé de faire pour les envoyer des mines d’où on les extrait jusque dans les pays les plus éloignés, sont peu considérables, et n’ajoutent par conséquent que très peu de chose à la valeur primitive de la marchandise.

Telles sont, si je ne me trompe, les qualités qui distinguent les métaux précieux, les qualités qui en font une marchandise à part, et dont il y a, je crois, peu d’économistes qui n’aient donné une énumération plus ou moins fidèle et plus ou moins méthodique. Quant aux conséquences qui en résultent, quant aux vérités qu’on en peut déduire, ils n’ont pas toujours eu le bonheur de les signaler avec toute l’exactitude et toute la précision désirables. Je vais tâcher de suppléer à leur silence, et de corriger les erreurs qui leur sont échappées.