autour de nous, ou qui se présentent sur nos marchés ? Elles tiennent évidemment à une série de causes plus ou moins actives, dont l’analyse peut devenir très difficile quand on essaie de la pousser un peu trop loin, mais qui n’est point impossible dans de certaines limites, et qui est certainement très nécessaire pour arriver à la solution de la question qui nous occupe. Et en effet, si les économistes avaient bien voulu prendre la peine de rechercher avec quelque scrupule les causes générales qui font varier les valeurs, ils auraient découvert facilement les fondemens du privilège que je viens d’attribuer aux métaux précieux.
Si l’on considère d’abord les différentes espèces de biens limités qui se rencontrent autour de nous, ou les différentes espèces de marchandises qui se présentent sur nos marchés, on n’aura pas de peine à se convaincre que, puisqu’il y a pour chaque espèce de denrée ou de production un certain degré de rareté qui varie de marchandise a marchandise, il y a aussi, pour chaque espèce de denrée ou de production, un certain degré de valeur qui diffère de la valeur de chaque autre denrée ou production ; c’est là ce qu’on peut appeler la valeur relative de chaque marchandise, c’est-à-dire sa valeur propre et particulière, par rapport à la valeur de toutes les autres marchandises. C’est ainsi que le poids spécifique des corps désigne pour chaque corps son poids propre et particulier, par rapport à celui de tous les autres corps qui pèsent plus ou moins que lui. En ce sens, l’or et l’argent ont aussi leur valeur relative, leur valeur propre et particulière, par rapport à celle de tous les autres biens limités. L’argent a aussi sa va-