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quelques mois, et même à quelques années d’intervalle.

Ainsi, tandis que la valeur de toutes les autres marchandises varie ou peut varier par plusieurs raisons, et qu’elle est sujette à varier, par chacune de ces raisons, d’une manière extrêmement sensible, la valeur des métaux précieux ne semble guère pouvoir varier que suivant les temps, et encore faut-il convenir que les variations dont elle est susceptible, sous ce rapport, ne sont pas, en général, très considérables, ou que du moins elles ne sont ni brusques ni soudaines. Il me parait donc démontré que les métaux précieux sont la plus invariable des valeurs, comme ils sont aussi la valeur la plus générale.

Or, il résulte de là, suivant moi, que l’or et l’argent peuvent nous servir à mesurer les autres valeurs, ou que ce sont les métaux précieux qui nous fournissent le terme de comparaison naturellement destiné à l’appréciation de la richesse sociale.

Quelles sont les qualités nécessaires d’une mesure ? 1° D’être généralement connue. 2° D’être invariable. On conçoit, en effet, que la notoriété et la fixité doivent caractériser les unités de mesure ou les termes de comparaison que l’on emploie à évaluer les différentes grandeurs.

La valeur des métaux précieux est généralement connue. Cela résulte évidemment de ce que leur usage est répandu partout, de ce qu’ils ont une utilité et une valeur universelles. La valeur des métaux précieux est d’ailleurs la seule qui jouisse de cette prérogative.

La valeur des métaux précieux n’est pas absolument et rigoureusement invariable, il est vrai. Elle change