Page:Revue mensuelle d’économie politique - 1836 - T5.djvu/268

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l’humanité n’est probablement pas destinée à le voir se renouveler.

Je ne préjuge rien ici non plus du rapport qui peut s’établir et qui s’établit réellement entre la valeur de l’or et celle de l’argent. Ce rapport est variable de sa nature ; et l’on conçoit très bien maintenant quelles sont les causes qui peuvent le faire varier. Il peut changer suivant les temps et suivant les lieux ; cependant cette double variation sera toujours fort légère, relativement aux variations de la même nature qui se manifestent dans la valeur des autres marchandises. Et en effet, il y a bien long-temps que ce rapport est à peu près au même état ; et l’on a même remarqué, comme une chose très singulière, que la découverte de l’Amérique, qui a fait baisser considérablement la valeur des métaux précieux, n’a presque point influé sur leur valeur relative ; en sorte que la valeur de l’argent comparée à celle de l’or est aujourd’hui ce qu’elle était dans l’antiquité[1]. D’un autre côté, l’on conçoit qu’a une même époque ce rapport doit être, à peu de chose près, le même dans tout l’univers. Ainsi quelle que soit, à une certaine époque, la valeur de l’or et de l’argent, et quelle que soit, à la même époque, la valeur de l’argent par rapport à celle de l’or, on peut admettre facilement que ces valeurs sont, à très peu de chose près, les mêmes dans tout l’univers ; on peut admettre aussi facilement que ces valeurs sont, à très peu de chose près, les mêmes, à quelques jours, à

  1. Traité d’Économie politique par M. Say, tome II, page 205. Mongez, Considérations générales sur les Monnaies, pages 22 et 23.