Page:Revue mensuelle d’économie politique - 1836 - T5.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sion atmosphérique n’indique toujours le même degré de chaleur. On voit, par ces divers exemples, que, lorsqu’il s’agit de comparer des grandeurs appréciables, ou de les mesurer, on n’est pas toujours aussi heureusement placé que lorsqu’il s’agit de mesurer l’étendue. M. Say se donne beau jeu en nous opposant le mètre et la toise ; mais en vérité il triomphe trop facilement. Il y a bien des choses dans le monde, outre les longueurs, les surfaces et les volumes que nous avons intérêt à mesurer, ou dont il nous importe de connaître les degrés et l’intensité ; mais tout le monde peut sentir qu’il n’est pas toujours facile d’avoir des unités de mesure ou des termes de comparaison aussi commodes que le mètre, l’are, le litre, ou les mesures correspondantes de l’ancien système. Les quantités que nous sommes obligés de prendre pour termes de comparaison sont quelquefois sujettes à varier, et alors nous sommes réduits à choisir d’abord celles qui varient le moins, et ensuite à corriger, autant que la chose est possible, les variations qui, par leur importance, s’opposeraient à des appréciations suffisamment exactes. Ainsi, par exemple, lorsqu’il s’agit de la chaleur, nous ne pouvons pas même la mesurer directement. Nous sommes obligés de prendre comme signe d’échauffement la dilatation des corps ; et, comme il arrive que la dilatation n’est pas toujours proportionnelle au degré de la chaleur, il faut, de toute nécessité, que nous prenions pour terme de comparaison le corps dont la dilatation parait se proportionner au degré d’échauffement avec le plus d’exactitude. Tout le monde sait que c’est le mercure qui se dilate de la manière la