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Page:Revue pédagogique, année 1925.djvu/926

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REVUE PÉDAGOGIQUE

rend compte de la complexité de cette grande machine, on est plutôt étonné que tout marche aussi bien que le relatent Flexner et Bachman, rapporteurs très objectifs et plutôt sévères. Et l’on ne doit pas s’étonner de ce qu’un travail dirigé par un corps enseignant très inégal, auquel on laisse une grande liberté d’initiative et dont l’unité éducative est réglée administrativement, soit très inégal dans ses résultats[1]. On s’étonne d’autant moins que ces instituteurs ont eu une instruction pédagogique traditionnelle, qu’ils travaillent depuis peu de temps à Gary et qu’ils changent très souvent.

Il serait très intéressant d’attirer ici l’attention sur une expérience française qui date de 1880 et qui présente tant d’analogies avec le système de Gary qu’on pourrait croire que ce dernier s’en était inspiré. Je veux parler de l’organisation de l’éducation à l’Orphelinat Prévost à Cempuis. Nous trouvons les analogies suivantes : « Travaux manuels dans les petites classes » [2] — « Papillonnements » successifs par périodes mensuelles dans la série des ateliers depuis la huitième jusqu’à la douzième année[3] où commence la spécialisation c’est-à-dire l’apprentissage d’un métier choisi définitivement d’après les dispositions et les préférences individuelles qui se sont fait jour durant le papillonnement. — « Trois heures d’occupations facultatives » [4], (les activités libres de Gary). — Un plan analogue consistant à faire occuper les élèves dans les 19 ateliers servant à l’entretien de la maison, à la construction du mobilier et du matériel scolaire sous la surveillance des maîtres-ouvriers[5]. — La ressemblance s’étend jusqu’aux difficultés et déboires rencontrés avec un corps enseignant non préparé à sa tâche et en roulement continuel[6].

  1. Flexner et Bachman, Chap. vii et suiv.
  2. G. Giroud Cempuis, Paris 1900, p. 92 et suiv.
  3. Ibid., p. 94.
  4. Ibid., p. 260.
  5. Ibid., p. 104-113.
  6. Ibid., p. 225.