Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, année 1925.djvu/930

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
436
REVUE PÉDAGOGIQUE

donné, il est facile d’introduire le système de « classes mobiles », système introduit dans de nombreuses institutions pour des enfants arriérés et anormaux[1], où il est presque de nécessité, et dans plusieurs écoles publiques de l’Europe et de l’Amérique. Ce système de « classes mobiles » a encore le grand avantage de pouvoir être réalisé dans chaque école et avec le corps d’enseignement existant. Il est d’ailleurs pratiqué en partie, à ce qu’il paraît, dans plusieurs écoles, par des instituteurs qui en ont ressenti la nécessité. Il suffirait que ce système obtient la sanction officielle pour que l’école publique fût transformée. Cette transformation pourrait être vraiment salutaire pour les enfants, pour les parents et pour les instituteurs, car cela écarterait en grande partie les heurts entre l’école et les parents, heurts indispensables là, où il y a des classes spéciales pour les enfants arriérés, pour les « répétants » (Förderklassen), pour les « normaux » et pour les « doués »[2]. (Ces heurts seraient, il me semble, plus grands en France qu’en Allemagne où les parents se soumettent plus facilement aux autorités). Il est vrai qu’il faudrait éliminer de l’école-externat plusieurs enfants — anormaux profonds et pervers — qui, dans l’organisation actuelle, fréquentent les « classes spéciales » sans autre profit que celui d’un certain dressage, et enfermer ces enfants dans les écoles internats et les asiles.

Force ne serait pas de changer complètement le programme. Le plus grand changement serait celui d’enseigner chaque matière à la même heure dans toutes les classes pour que l’enfant puisse passer pour chaque matière dans la classe qui lui conviendrait le mieux.

Il faudrait cependant introduire quelques changements dans le programme. Ainsi les travaux manuels et pratiques (ateliers, ménage, cuisine), sont beaucoup trop négligés dans nos écoles. Pourtant ces exercices sont très importants dans la vie pratique de même que pour le développement des sens et de l’adresse. Ils donnent en même temps les premières indications sur la future orientation professionnelle. Aussi quelles différences individuelles ! Tout instituteur saurait en dire beaucoup. N’est-ce pas

  1. Voir J. Abramson : « Quelques pratiques de rééducation des anormaux à l’âge scolaire ». Annales Médico-Psychologiques, avril 1923.
  2. Voir l’article précédent, janvier 1924.