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REVUE PÉDAGOGIQUE.

coté de trois ou quatre volumes un cahier indiquant les doses de tabac et d’eau-de-vie consommées par l’instituteur. Le papier, les plumes, les ardoises, tout avait été bu… Mais, dira-t-on, n’y a-t-il pas des inspecteurs ? Sans doute, mais ils sont en nombre insuffisant : dans ces provinces éloignées, les inspecteurs eux-mêmes sont loin d’offrir une moralité irréprochable : tel se présente ivre dans l’école qu’il est chargé de contrôler ; tel autre demande avant tout à « inspecter les carafons ». Quis custodiat ipsos custodes ?

Revenons au rapport du ministre. Les écoles normales n’ont pas suffi à alimenter les écoles primaires qui se sont ouvertes pendant l’exercice de 1875 : elles n’ont fourni que 542 élèves maîtres pour plus de 1,500 écoles nouvelles ; pour remédier à cette insuffisance, les instituteurs qui n’ont point passé par l’école ont suivi des cours pédagogiques. Ces cours ont eu lieu dans vingt-cinq localités différentes sous la direction des directeurs de séminaires, des inspecteurs primaires ou de personnages désignés par le ministre. Ces cours, dont la durée se borne à quelques semaines, ont eu pour objet d’initier les auditeurs aux meilleures méthodes d’enseignement. Les réunions d’instituteurs qui ont lieu pendant les vacances à l’occasion de ces cours sont de véritables congrès scolaires.

Les frais généraux pour l’entretien des écoles primaires se sont élevés à 5,906,803 roubles ; ce chiffre constitue sur celui de l’année précédente une augmentation de 779,325 roubles.

Le ministre constate qu’un grand nombre d’enfants ne suivent pas l’école assidûment ou la quittent à la fin de l’année. Pour remédier à cet inconvénient il propose, comme il l’a déjà fait dans bien des rapports précédents, d’introduire l’enseignement obligatoire, Voici ses propres paroles ;