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REVUE PÉDAGOGIQUE.

venable, avant le mauvais temps. Qui pourrait dire le nombre d’existences ainsi arrachées aux furieuses tempêtes qui désolent nos côtes pendant l’hiver ? Qui pourrait supputer les richesses sauvegardées par ces précieuses indications que la science ravit aux lois si multiples qui régissent les mouvements de l’atmosphère ?

Le cadre que nous nous sommes imposé ne nous permet pas d’entrer dans de plus grands détails au point de vue de l’organisation du service météorologique en France ; notre tâche est beaucoup plus modeste et cette petite digression va nous amener tout naturellement au but principal de notre article.

Ainsi que nous venons de le voir, les prévisions du temps fournies par les observatoires sont surtout destinées aux marins. Rien de plus naturel d’ailleurs, si l’on songe que l’existence de l’homme de mer dépend à chaque moment d’un brusque changement de temps ou d’un coup de vent dont il aura mal apprécié la force ou la direction.

Mais, outre ces renseignements que lui fournit la station météorologique, il doit être à même de juger par lui-même du temps probable et tirer des instruments que la science lui confie, toutes les indications que comporte l’état actuel de nos connaissances. Il doit aussi posséder cette : science que l’expérience donne seule aux esprits perspicaces et investigateurs, science que l’homme de mer doit acquérir avant tout s’il veut interpréter les données fournies par l’état du ciel. Ces données ne sont souvent pas moins précieuses que les indications fournies par les instruments humains et ceux-là seuls peuvent les recueillir qui ont appris depuis leur plus tendre enfance à Lire dans cet admirable livre de Dieu où rien ne se produit sans une cause dont une observation patiente et continue peut seule prédire le retour.

Certainement l’homme qui passe ses jours à terre ne trouve pas dans la science du temps un intérêt aussi vital que homme de mer, cependant il en est pour lesquels