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REVUE PÉDAGOGIQUE.

livres hérétiques, magiciens, bouffonnesques, ou autrement prohibez, d’autant que ceux qui lisent, tiennent, soutiennent ou gardent chez eux quelque livre de telle qualité tombent en l’excommunication de la bulle In coenâ Domini.

» Enfin, pour obvier au péché d’irrévérence, nous prohibons et défendons à toutes personnes de tenir escoles dans les églises consacrées, sur peine d’excommunication et de dix livres d’amende, applicables, par moitié, à la fabrique et au bastiment des Ursulines de nostre ville de Saint-Malo, — sinon que ce fût pour catéchiser, et s’y arrester en toute crainte et respect ».

Par ce qui précède, on voit que les recteurs ou curés devaient insister auprès de leurs paroissiens pour que des écoles fussent établies partout où elles seraient nécessaires. Les instructions de l’évêque ne font pas connaitre les moyens coercitifs que l’on pouvait employer pour atteindre ce résultat ; mais il y a lieu de croire que, à cette époque et dans cette province où le clergé exerçait une très-grande influence, les recommandations faites ainsi du haut de la chaire devaient être considérées comme des ordres formels par ceux qui les recevaient. Dès lors, il est permis de supposer que les écoles devinrent nombreuses dès le xviie siècle.

D’ailleurs les paroisses, qui étaient presque toujours très-étendues, avaient beaucoup de chapelles, et généralement chaque chapelle avait un prêtre, quelquefois même plusieurs. Ces prêtres, assez peu occupés par leur ministère, devenaient naturellement les instituteurs de leurs voisins, surtout pendant les longues soirées de l’hiver. C’étaient là des écoles très-irrégulières, il est vrai, mais il est incontestable cependant qu’elles devaient rendre quelques services.

Les instructions que nous venons de citer de Mgr le Gou-