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LES ÉCOLES EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

tionne et devient ouvrier. Mais, bien souvent, l’enfant s’est trompé dans son choix, le père dans ses désirs : l’enfant n’a pas de goût pour être bijoutier, mais il aurait fait un excellent mécanicien ; il change de patron, c’est un an ou deux perdus dans un apprentissage inutile ; en outre, si cette seconde tentative n’a pas plus de succès que la première, l’âge vient, puis la conscription ; le jeune garçon se décourage, et il n’a pas entre les mains le moyen de gagner sa vie. Les salles de travail professionnel sont là pour aider l’enfant à manifester son goût, à prouver ses aptitudes ; guidé par son maître, il fait un premier choix, peut le modifier ensuite si une autre carrière lui semble préférable ; mais le jour où il quitte l’école, il sait ce qu’il veut, ce qu’il doit faire, et va directement frapper à la porte de l’atelier qui lui convient.

L’enseignement professionnel n’est pas de longue durée ; les élèves des deux dernières années, seuls, y prennent part ; ils travaillent dans les salles peu de temps chaque jour ; c’est à eux que l’enseignement du dessin peut être utile et profitable, mais à la condition toutefois d’y consacrer le temps nécessaire.

Les salles de fêtes ou d’assemblées que renferment les écoles de Suisse et d’Allemagne ont, comme leur nom l’indique, un tout autre but que les salles qui précèdent. Elles servent à réunir tous ceux des élèves qui l’ont mérité par leur application ou leur bonne conduite, et à les faire assister à une fête en rapport avec leur âge : c’est une lecture, une séance de musique, un spectacle enfantin. Assister à ces fêtes constitue, pour les élèves, une récompense qui excite singulièrement leur émulation et leur désir de bien faire ; ils y viennent à certains jours accompagnés de leurs parents ; c’est pour tous une joie de famille en même temps qu’une satisfaction d’amour-propre.

Les salles de fêtes occupent, en général, l’étage supérieur de l’édifice ; elles ont de vastes proportions et sont décorées avec un luxe qui étonne au premier abord. Les murs sont recouverts de peintures rappelant les grands faits de l’histoire locale ; des colonnes de marbre ou de stuc soutiennent un plafond à caissons dorés. Le plafond est parfois remplacé par une voûte en bois décorée et peinte, dont les combinaisons