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LES ÉCOLES EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

causer ou lire. Le but des récréations est de forcer les enfants à changer de place, à interrompre leurs occupations, à renouveler l’air de leurs poumons et à rendre de l’élasticité à leurs membres.

Dans un grand nombre d’écoles d’Angleterre, de Suisse et d’Allemagne, les classes ne durent qu’une heure et sont interrompues par une récréation de dix à quinze minutes. Obtenir une heure d’attention soutenue de la part d’un enfant est déjà difficile ; quelques instants d’interruption reposent son esprit, modifient le cours de ses idées ; il rentre ensuite volontiers en classe, et se trouve dans de meilleures conditions. Pour pouvoir mettre en pratique cette excellente coutume, il faut non-seulement des cours de récréation, mais aussi des abris couverts ; autrement les élèves se trouveraient trop fréquemment exposés à ne pouvoir sortir à cause du mauvais temps.

Un autre moyen, non moins important, pour assurer le développement physique des élèves, est d’installer dans les écoles des gymnases munis des appareils nécessaires. Toutes les écoles de Suisse, de Belgique, de Suède et de Hollande, presque toutes celles d’Allemagne, d’Angleterre et d’Autriche ont des salles de gymnastique ; très-peu d’écoles en possèdent en France ; il n’en existe guère dans les écoles de Paris, et leur établissement n’est pas prescrit pour les écoles à construire. Les exercices gymnastiques sont cependant très en faveur en ce moment, et des maîtres les dirigent dans nos écoles primaires ; mais ces écoles sont encore privées des appareils spéciaux comme du local convenable, et tout se borne, quant à présent, à des marches, à des manœuvres d’ensemble très-bonnes assurément, mais tout à fait insuffisantes.

Quand on réfléchit aux tristes conséquences de la faiblesse physique chez un homme obligé de gagner sa vie à l’aide de ses bras, on ne s’explique pas comment il est possible qu’un des moyens les plus énergiques pour combattre ce mal, c’est-à-dire l’enseignement de la gymnastique, puisse être négligé. Il est parfaitement reconnu, sans qu’il soit besoin de le démontrer, que les exercices physiques développent la vigueur, la souplesse, et que® s’ils ne donnent pas la santé, du moins ils la conservent à ceux qui la possèdent, Pour un ouvrier, la