Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
443
LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

ensuite supprimée. Les Américains avaient craint d’introduire, au détriment de l’indépendance communale, un nouveau rouage de centralisation dans le mécanisme social. Ce fonctionnaire nouveau portait d’ailleurs ombrage à bien des gens. C’était, disait-on, donner à un seul homme beau-. coup d’argent qu’on pourrait mieux employer à fonder des écoles, et on ne manquait pas d’exemples pour prouver que cet argent était mal employé, « lorsque la fonction avait été confiée à un fermier qui l’acceptait, non parce qu’il avait connaissance ou souci de l’enseignement, mais parce qu’il désirait un traitement[1]. » L’autorité même dont était investi le surintendant lui créait des ennemis lorsqu’il en usait pour réprimander un maître ou pour expulser un élève, et, comme elle faisait de lui le personnage le plus influent du comté, elle excitait la jalousie et les récriminations des « politiciens », c’est-à-dire des hommes qui font métier de la politique. Ces derniers se voyaient dans l’alternative de faire supprimer les surintendants ou de devenir eux-mêmes surintendants en apportant dans ce poste des préoccupations tout autres que celles de la pédagogie. « Avec toutes ces influences contraires, dit un écrivain américain, il y a lieu d’être surpris que l’institution des surintendants de comté ait pu naître ou qu’elle n’ait pas été étouffée depuis longtemps. Cependant elle existe encore ; et, après tout, elle va faisant son chemin lentement, très-lentement, dans l’opinion publique[1]. »

VI

Le véritable centre d’action n’est pas encore là ; il est au-dessous, au sein de la commune, désignée sous le nom de

  1. a et b New England Journal of Education, 31 janvier 1878.