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REVUE PÉDAGOGIQUE.

de tolérance, que j’ai constaté à un si haut degré dans les mœurs publiques et privées de la Californie.

L’éducation est obligatoire en droit, facultative en fait. Si la loi n’est point appliquée, cela tient à deux causes. D’une part, les résultats obtenus en si peu d’années sont jugés assez satisfaisants ; sur 200,000 enfants ayant de 5 à 17 ans, 150,000 ont été enrôlés en 1877 dans les écoles publiques ou privées. D’autre part, l’esprit américain répugne à la contrainte ; l’opinion publique n’admettrait pas une violation trop étendue du droit naturel des pères de famille. On est donc sûr que si, dans les grandes villes comme San-Francisco, la loi venait à recevoir son exécution, il n’y aurait pas à craindre cette oppression taquine qui, sur le continent européen, se fait quelquefois sentir aux administrés.

Les femmes jouent un grand rôle dans les écoles publiques de la Californie, comme professeurs aussi bien que comme élèves. J’ai vu partout leur autorité respectée par les garçons eux-mêmes sans aucune difficulté ; on les considère comme plus aptes que les hommes à l’enseignement primaire. Dans l’État, sur 3,167 maîtres il y a 1,983 institutrices ; à San-Francisco, il y a 563 femmes sur un nombre total de 632 professeurs.

Comme on le sait, les écoles publiques sont communes aux deux sexes ; les garçons sont d’un côté de la classe et les filles de l’autre. Ce système est fort controversé ; mais l’enquête la plus attentive ne m’a révélé aucun inconvénient au point de vue de la moralité.

Un trait saillant de l’éducation publique en Californie consiste en ce fait qu’elle offre un caractère essentiellement local. L’État est divisé en 52 comtés et 1,898 districts scolaires. Il existe dans chaque district une commission, Board