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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/170

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LA NOUVELLE LOI SCOLAIRE DES PAYS-BAS.

doivent pas, par manière de gratification, être dispensés des sacrifices que d’autres, non soutenus par le trésor, ont à supporter pour l’éducation de leurs enfants. Favoriser les parents qui consentent à envoyer les leurs à l’école publique, c’est les placer entre leur bourse et leur conscience.

L’enseignement public, selon la théorie du ministère, doit être « neutre ». Mais l’État, au lieu de rester vraiment neutre, n’est mû que par la crainte de ce qu’on appelle l’orthodoxie (c’est-à-dire le parti ultra-protestant), et, au nom de la neutralité, « il livre l’enseignement populaire à des influences qui ne sont rien moins que neutres ».

La protestation réclame en outre contre l’article 4 du projet, qui étend la surveillance du gouvernement, au point de vue de l’hygiène et des besoins de l’enseignement, aux locaux des écoles privées. Ce contrôle, dans l’opinion des membres anti-révolutionnaires de la Chambre, est contraire à la Constitution.

Les réclamations de cette minorité parlementaire furent mal accueillies par la seconde Chambre. Aussi résolut-elle d’en appeler au peuple lui-même, comme en 1855, par la voie du pétitionnement. Ce moyen avait réussi une fois ; il pouvait de nouveau amener la chute du ministère libéral et le retrait du projet de loi. Une réunion de la Société pour l’enscignement national chrétien se tint à cet effet à Utrecht, le 2 mai ; et dans cette assemblée M. Kuyper, l’auteur du système de restitution, mit en avant l’idée d’une pétition au roi. Les pétitionnaires devaient y déclarer qu’ils donnent la préférence pour l’éducation de leurs enfants à une école « où se trouve la Bible » (een school met den Bijbel) ; et comme l’école publique ne peut être une école de ce genre, et que le projet de loi empire encore cet état