Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
356
REVUE PÉDAGOGIQUE,

ces heureuses préparations que la nature leur a données en naissant, et, comme la nature ne peut être oisive, on les oblige à tourner vers le mal ces premières dispositions destinées à faciliter le bien. »

Les enfants que Rollin semblait appeler à lui nous arrivent, à nous, tout jeunes, riches des dons précieux dont il regardait le développement comme un devoir et comme une des jouissances les plus douces. Ces enfants ne remplissent pas seulement nos salles d’asile, ils se pressent dans nos écoles, et ils y forment une des divisions les plus intéressantes.

Il s’agit d’établir pour eux des classes spéciales. Gardons la dénomination de classes enfantines, car elle nous rappellera sans cesse qu’il faut porter là le cœur et la délicatesse des mères.

Pour les diriger, tout un personnel est pour ainsi dire à créer. À des aptitudes naturelles, il devra joindre une forte éducation pédagogique en rapport nécessaire avec les exigences du premier âge. Les écoles normales auront surtout pour mission de préparer ce personnel. Nous donner des élèves-maîtres et des élèves-maîtresses qui sachent pour eux-mêmes ne suffit pas ; la science de la transmission des connaissances acquises, l’habitude d’arrêter un regard attentif sur les facultés naissantes de l’enfance, la perspicacité pour les saisir, l’art de les diriger, deviennent indispensables. D’où l’importance croissante des écoles annexes, et des examens pratiques appelés à couronner les études et à ouvrir aux jeunes maîtres la carrière de l’enseignement.

Quand Rollin demande les enfants dès le premier âge, voyez comment il entend les diriger.

Il veut qu’au début les exercices « soient un jeu et non