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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/460

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LES DOCTRINES PÉDAGOGIQUES DES GRECS.

nant à l’appui des idées de l’auteur, y abondent suivant l’usage, et rendent peu légitime le reproche de sécheresse, Enfin on y trouve assez de périodes pour que le style ne semble pas aussi coupé que le prétend notre commentateur.

Un ingénieux critique des Morales, qui adopte l’opinion de Wyttenbach, dit cependant : « Ce n’est pas que ce traité soit tout à fait sans valeur. Les observations sensées, les idées pratiques n’y manquent point. Le pastiche est d’ailleurs assez habile. L’auteur connaissait Plutarque, le fond de ses doctrines, qu’il résume parfois avec une heureuse exactitude, le tour de son esprit, les procédés de sa méthode[1]. » Quand on est forcé de faire un pareil aveu, il faut avoir des arguments bien solides pour démontrer qu’un pastiche aussi habile, où on retrouve le fond des doctrines, le tour d’esprit, la méthode habituelle de l’auteur, n’est pas un ouvrage authentique. Ces arguments font défaut, et nous pensons qu’on a eu raison de maintenir, jusqu’à preuve décisive du contraire, le traité de Plutarque en tête du recueil de ses œuvres morales. Nous répéterons ces sages paroles d’un érudit au sujet de la divergence des opinions de Juste Lipse et de Jérôme Wolf sur l’authenticité de l’Exhortation d’Isocrate à Démonique : « Licet illam orationem Isocratis neget esse Justus Lipsius, tamen cum Hieronymus Wolfius et alii docti viri camdem ideo non rejecerint, nec mihi æquum visum est illam, nondum dijudicata causa, ex scholis eliminari. »

On ajoute que « le Traité fût-il de Plutarque, il n’y aurait pas lieu d’y insister davantage, la plupart des remarques

  1. Gréard, De la morale de Plutarque, p. 140.