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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/77

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

nous ne lui conseillons pas de faire un cours spécial de morale ; ce serait une hardiesse qui offrirait beaucoup de difficultés, et souvent beaucoup de dangers ; mais il peut profiter de toutes les occasions qui se présentent, — et il dépend de lui de les faire naître, — pour apprendre à ses auditeurs ce que l’homme doit à Dieu, ce qu’il se doit à lui-même et ce qu’il doit à ses semblables ; pour lui inspirer l’amour des vertus publiques et privées, et le respect des lois divines et humaines.

La bibliothèque scolaire pourra rendre de grands services au maître. Nous lui conseillons, en effet, de terminer chaque séance par une lecture choisie à l’avance et qu’il commentera devant ses élèves, afin de mieux les intéresser. C’est peut-être de cette lecture que dépendra tout le succès du cours d’adultes.

Préparation des leçons. — L’instituteur a besoin de préparer ses leçons du soir aussi bien que celles du jour, et il ne saurait apporter trop de temps et trop de soin dans cette préparation. La première condition de succès d’un cours d’adultes est que l’enseignement soit intéressant, et il ne peut réellement l’être que grâce à une préparation sérieuse de la part du maître. C’est là pour lui un travail absolument indispensable, et cependant nous n’hésitons pas à reconnaître qu’il lui est impossible d’y consacrer tout le temps qui serait rigoureusement nécessaire. Quel que soit, en effet, le dévouement de l’instituteur, il y a des limites que les forces humaines ne peuvent pas dépasser sans péril. Or, la tâche de nos maîtres est déjà bien pénible, et bien souvent des fonctions accessoires viennent leur apporter un surcroît de travail dont parfois ils ne peuvent s’acquitter qu’en compromettant gravement leur propre santé. Dans