l’école, il comparaît devant une commission, et là on lui tient un discours moral et attendrissant dont vous avez pu apprécier tout à l’heure le résultat (on rit). Quel effet cela produirait-il en France ? »
Répondant à l’argument tiré, en faveur de l’obligation, de la loi du 22 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures, l’orateur déclara que jamais l’article de cette loi relatif à l’instruction n’avait été appliqué. « Laissons de côté, Messieurs, ajoute-t-il, tous ces rêves d’imagination (très bien ! très bien)… Vraiment on ne devrait plus en parler… »
Le discours de l’orateur s’était terminé au milieu des applaudissements de la Chambre, et un grand nombre de députés avaient quitté leur place pour féliciter l’orateur.
Trois ans plus tard, au Sénat, un ancien ministre de l’instruction publique, M. Rouland, s’écria également : « Pourquoi vouloir nous faire marcher ainsi à la prussienne ? … Que les Prussiens restent avec leur bonheur d’un jour, leur triomphe sur l’Autriche, avec l’école obligatoire et le fusil à aiguille ! La France restera avec sa puissance : car sa puissance est en elle, et elle dépend de son génie, et de ses mœurs, et de ses instincts » (nouvelle approbation).
Vraiment, il est impossible de lire aujourd’hui le compte rendu de ces débats sans éprouver des sentiments de profonde tristesse. Jamais on n’avait vu tant d’aveuglement uni à tant de présomption. Il en coûte de le dire ; mais c’est de l’histoire. Il est des vérités utiles qu’il faut rappeler, des fautes qu’on doit avoir le courage de reconnaître. C’est le seul moyen de ne plus y retomber.
Les erreurs répandues si légèrement dans le public au sujet de la situation et des résultats de l’instruction obli-