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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/302

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

gatoire à l’étranger, ont été reproduites depuis, malgré tous les démentis. On-est surpris de compter parmi les adversaires de l’obligation des membres de l’Université, et même d’anciens inspecteurs d’académie[1].

Et cependant les moyens d’information n’ont fait défaut à aucune époque. Des hommes éminents avaient été envoyés dans les pays étrangers, et ont publié des mémoires remarquables. Mais ces derniers avaient le même sort que les célèbres rapports militaires du colonel Stoffel, Nos députés ne les lisaient pas.

À cette occasion, il est bon de rappeler que M. Duruy, ayant demandé en 1868, au ministère de la guerre, des passages du rapport de notre attaché militaire relatifs à l’enseignement, reçut l’extrait suivant :

« Le principe de l’instruction obligatoire est adopté en Prusse depuis plus de trente ans ; aussi la nation prussienne est-elle la plus éclairée de l’Europe, en ce sens que l’instruction est répandue dans toutes les classes. Les provinces polonaises, seules, vivent encore dans une infériorité relative. En France, où l’on ignore si complètement toutes les choses se rapportant aux pays étrangers, on ne se doute même pas de la somme de travail intellectuel dont l’Allemagne du Nord est le théâtre. Les écoles populaires y abondent, et, tandis qu’en France le nombre des centres d’activité et de production intellectuelle se réduit à celui de quelques grandes villes, l’Allemagne est couverte de pareils foyers, et, pour les énumérer, il faudrait descendre jusqu’à nommer des villes de troisième et quatrième ordre. » (23 avril 1868.)

Le simple bon sens indique que les chiffres donnés par M. Genteur ne peuvent être authentiques.

Nous avons, en effet, sous les yeux un travail publié par le savant directeur de la statistique royale en Prusse, M. Engel. Voici ce que nous y trouvons :

  1. Voir Nos Maîtres d’aujourd’hui, par H. André