Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/608

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’AFRIQUE ÉQUATORIALE



L’Afrique est bien difficile à connaître ; elle offre une masse énorme qu’on aborde de tous côtés et qu’on ne si comment pénétrer. Aussi, il y a quelques années, que savait-on de la partie centrale ? Rien assurément, car les expéditions Courageusement accomplies par les Portugais étaient ignorées : mal dirigées d’ailleurs, elles n’avaient eu aucun résultat. Aujourd’hui le centre de l’Afrique est connu, sinon complètement du moins en grande partie, grâce à trois hommes dont le non restera à jamais honoré : Livingstone, Cameron et Stanley. Nous nous proposons d’étudier successivement leurs entreprises et d’en marquer le succès.

I. — David Livingstone est né en 1817 à Blantyre-Works près de Glascow. Il sort d’une famille honnête mais pauvre ; son père, longtemps employé dans une manufacture de coton, fit ensuite un petit commerce de denrées coloniales, et spécialement de thé. Il était très pieux, et jusqu’au moment de sa mort, qui arriva en 1856, il fut diacre dans un temple. Livingstone descendait alors le Zambèze ; il a dit dans ses mémoires : « À cette époque, je ne me promettais pas de plus grand plaisir que de m’asseoir au coin du feu de notre maisonnette et de raconter mes voyages à mon père ; il n'est plus, mais je vénère sa mémoire. »

David entra lui-même à dix ans dans une filature ; mais apprenti et ouvrier, il eut toujours un livre sur son métier. Il apprend l’histoire, la géographie, le latin ; il lit l’Évangile : sa vocation se révèle, il sera missionnaire, et pour être le médecin des corps comme celui des âmes, il étudie la médecine. La Sociélé des missions l’adopte, il est bientôt deux fois docteur, doctor in utroque jure, religioso et medico. La Chine l’attire, mais la guerre de l’opium éclate en 1840, et il part pour l’Afrique.

On doit s’arrêter sur les premières années de Livingstone. parce qu’il importe de bien connaître l’homme qui, pendant