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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/622

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

fut inhumé le 48 avril 1874. Derrière le cercueil marchaient les quatre enfants, ses deux sœurs, la femme de son frère, son beau-père, le révérend M. Moffat ; venaient ensuite le duc de Sutherland, les lords Shaftesbury et Houghton, sir Bartle Frère, tout un long cortège d’illustrations, la Société de Géographie et son président, « tout le monde savant de la Grande-Bretagne ».

II. — Nous avons dit que la caravane qui rapportait des bords du lac Banngouéolo la dépouille mortelle de l’illustre Livingstone, avait rencontré à Kaseh un Anglais qui, recommençant l’entreprise heureusement accomplie par l’Américain Stanley, s’avançait au secours du missionnaire ; c’était le lieutenant de vaisseau Verney Howett Cameron. Cameron, dans une croisière sur la côte orientale de l’Afrique, témoin des atrocités de la traite des noirs, avait résolu d’attaquer « l’horrible mal dans sa source ». Deux fois il s’offrit à la Société de Géographie ; il proposait un grand dessein que Stanley exécutera plus tard ; il demandait « à se rendre au Victoria-Nyanza, à explorer ce lac, à gagner l’Albert, puis le Loualaba, pour descendre ensuite le Congo jusqu’à son embouchure ». Il ne lui fut permis que de recommencer la recherche de Livingstone. Il partit de Bagoyam (village sur le continent en face de Zanzibar) le 28 mars 1873 et s’achemina vers le Tanganyika. Il perdit bientôt un de ses compagnons, un neveu de Livingstone, M. Robert Moflat : il tomba malade lui-même à Kaseh ; et il était bien faible quand il vit passer la caravane qui ramenait le corps de celui qu’il cherchait. Un autre de ses compagnons, Dillon, tomba malade et le quitta pour mourir peu après, et, seul, il résolut de faire ce qu’il avait compté accomplir avec Livingstone, de joindre le Loualaba et de le descendre. Les marchands arabes l’aidèrent en le rançonnant et le conduisirent à Udjiji, 18 février 1871. Il reprit l’exploration du sud du lac ; il pensait à tort qu Livingtone l’avait négligée ; et, contestant l’opinion acceptée jusqu’alors de la fermeture du lac, il prétendait trouver une issue et il la chercha. En effet, sur la partie même de la côte que Livingstone avait suivie en canot en 1869, il entendit parler d’une décharge du lac, en un lieu que les Arabes ne fréquentaient pas, car il se trouvait entre les points de départ des cara-