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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/626

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ron, mon Dieu, s’écria-t-il. — Je sentis qu’en David Hopkins j’avais un véritable ami. »

Cameron renvoya ses Zanzibarites sur un petit navire qu’il acheta et qu’il appela du nom de sa mère Frances Cameron ; il revint lui-même en Angleterre sur le Congo et le 2 avril 1876, il entra à Liverpool, « et ce fut avec le cœur plein de gratitude envers Dieu, qui lavait protégé à travers tant de périls, qu’il reconnut sa mère parmi ceux qui étaient venus saluer son retour ». Son absence avait duré trois ans et quatre mois.

III. — Ce que n’avait pu faire le commandant Cameron (il était parti lieutenant, mais pendant son expédition il avait été nommé commandant), un autre le fit, et cet autre fut l’Américain hardi qui avait retrouvé Livingstone en 1874, l’heureux reporter du New-York Herald, Henri Moreland Stanley. Cameron s’était proposé « de se rendre au Victoria Nianza, d’explorer le lac, de gagner l'Albert, puis le Loualaba, présumé le Conso, et de le descendre jusqu’à son embouchure. » La Société de Géographie de Londres repoussa ce plan ; Stanley Le reprit à son propre compte. Cameron, de retour en Angleterre, eut cette nouvelle et avec une généreuse résignation il s’écria : « Puissions-nous apprendre bientôt que tant d’efforts ont été couronnés de succès »

La seconde expédition de Stanley, nous venons de le faire pressentir, est due comme la première à l’initiative privée ; seulement au New-York Herald se joignit le Daily Telegraph. Stanley prend trois serviteurs anglais, Frédéric Barker et les frères Pocock. Le 22 septembre 1874, il est à Zanzibar et à Bagamoyo ; il y crée une armée de 400 hommes, avec quelle peine ! 6 Ce n’est, dit-il, que le commencement. Qu’importe ? Quand le soldat s’est coiffé de son casque, il est trop tard pour qu’il regrette de s’être enrôlé. » Il avait les meilleurs instruments scientifiques, des ballots de marchandises, des vivres. et un bateau, la Lady Alice, qu’il faisait porter démonté et qui se remontait avec une grande facilité. Il quitta Bagamoyo le 17 novembre 1874, et, au passage du Kingani, il fit avec sucrés l’épreuve de la Lady Alice ; à Kaseh, il quitta la route du Tan-