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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1881.djvu/294

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REVUE PÉDAGOGIQUE

rable tous les hommes de la même secte qui s’étaient illustrés, soit par leur érudition, soit par la sainteté de leurs actes. C’est ainsi que mes notes et mes extraits finirent par se fondre ensemble, à l’aide d’un nouveau remaniement. Je publiai[1] la première édition de la suite du Dibadj, en l’année 1596 ; comme elle ne laissa pas d’avoir quelque succès, on en multiplia les copies. Depuis lors, revenant sur mon idée, j’ai pensé qu’il valait mieux me borner à faire l’historique des imams et des auteurs hors ligne, et j’ai appelé mon livre Kifaïet el-mohtadj li-maarifet men leiça fi’d-Dibadj, « Documents suffisants pour connaître les docteurs qui ne sont pas mentionnés dans le Dibadj ».

Doué d’un esprit solide, d’une sagacité peu commune et d’un zèle infatigable pour la méditation des lois qui régissent la société musulmane, Ahmed-Baba avait sacrifié la plus grande partie de son temps à l’examen de Sidi-Khelil et de ses commentateurs. Ses efforts tendaient non seulement à aplanir les avenues de la jurisprudence, suivant son expression, mais encore à en reculer les bornes. Il se posa en interprète du code malékite, et c’est là son meilleur titre à la reconnaissance de la postérité. Le passage suivant que j’extrais de la biographie de Sidi-Khelil, en même temps qu’il nous initiera aux essais de l’auteur sur les matières du droit, fournit un spécimen de son style’: « Le Précis de jurisprudence composé par Sidi-Khelil a donné lieu à plus de soixante ouvrages, tant en gloses qu’en commentaires. Moi-même, j’ai osé m’avancer parmi les concurrents et décocher aussi

  1. Avant l’introduction de l’imprimerie chez les musulmans, ce mode de publication consistait dans l’émission d’un petit nombre d’exemplaires de l’ouvrage, écrits par des copistes instruits.