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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/329

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L’ÉDUCATION DANS LES OASIS

la lecture et la récitation du Koran, sans s’inquiéter du sens, et par conséquent sans qu’ils puissent le comprendre[1].

Il est d’usage que les élèves récitent le livre sacré deux ou trois fois en entier, durant leur séjour à l’école ; ils apprennent en même temps l’écriture qui est presque un art aux yeux des indigènes. Celui qui manque d’exactitude ou qui s’obstine à ne point étudier ses leçons est puni de la falaka. Tel est le nom d’un instrument composé d’un bâton, aux extrémités duquel une corde est attachée de manière à former un arc. On passe les jambes du patient entre le bois et la corde, puis on tourne l’instrument plusieurs fois sur lui-même afin de les étreindre fortement et de les réduire à l’immobilité. Dans cette posture, on applique à l’enfant des coups de baguette sur la plante des pieds, À Gadamès[2], un autre châtiment est infligé aux enfants paresseux, on leur met les fers aux pieds.

Un fait à remarquer, c’est que la plus parfaite égalité règne dans les écoles musulmanes : l’enfant du riche est assis à côté de l’enfant du pauvre ; ils ont pour lien commun la prière. En outre, on leur inculque l’idée qu’ils appartiennent au peuple chéri de Dieu.

Quelle que soit la disposition de la salle, on y voit invariablement, à côté des ex-voto, des tableaux calligraphiques où sont célébrés les mérites et les vertus du fondateur de l’islamisme. Car Mahomet règne dans cette société. Quelques-uns même sont allés jusqu’à le mettre sur le même rang que la divinité et c’est à juste titre que la religion des Arabes est appelée mahométisme.


  1. Les thaleb qui instruisent les enfants ne comprennent pas le Koran sans l’aide d’un commentaire.
  2. L’ancienne Cydamus.