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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/441

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LE MAÎTRE D’ÉCOLE DANS LES OASIS

élèves lui donnent une rétribution, qui varie, selon leur fortune, de 45 à 60 francs par an. Outre l’allocation mensuelle, l’instituteur reçoit des cadeaux à l’époque de certaines fêtes religieuses, et chaque fois que l’élève aborde une nouvelle section du Koran ; c’est ce qu’on appelle nefka. dans les oasis. Dans les tribus dont le territoire est dépourvu de chapelle ou zaouïa (prieuré), chaque douar (hameau où groupe de tentes) de quelque importance à une tente en poil de chameau, qui est fournis soit par le cheikh, soit par l’assemblée des notables, et destinée à servir de salle d’école, sous le nom de cheria ; seulement le maître n’obtient que des présents en nature et fort peu d’argent.

Pour les familles les plus riches, un employé du culte, choisi parmi les plus âgés, parce qu’il doit pénétrer dans l’intérieur du harem ou gynécée, vient donner des leçons aux enfants, £t, dans cette circonstance, il n’est pas rare que les jeunes filles participent à l’enseignement qui à lieu au sein de la famille.

Il n’y a pas de règle établie pour la surveillance de l’instituteur et la tenue de son école. Dès que sa conduite donne lieu à de graves sujets de plainte, les habitants de l’oasis s’adressent au cadi (juge) et provoquent son changement ; mais si l’école a été installée par les particuliers eux-mêmes, le remplacement s’effectue selon le vœu de la majorité.

Le premier enseignement consiste à apprendre aux jeunes musulmans, entre l’âge de six à douze ans, la copie, la lecture et la récitation du Koran, sans s’inquiéter du sens, et par conséquent sans qu’ils puissent le comprendre. Il est d’usage que les élèves récitent le livre sacré deux ou trois fois en enlier, pendant qu’ils