Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
430
REVUE PÉDAGOGIQUE

fréquentent le mekteb ; ils apprennent en même temps l’écriture, qui est presque un art chez les mahométans. On ne se fait aucune idée de la lenteur du procédé qu’emploie le maître pour tracer les modèles. À défaut de papier, il dessine sur des planchettes de noyer, blanches avec soin, le verset à étudier, et chaque écolier travaille séparément, le classement par division et par rang de force n’étant usité nulle part. De là une perte de temps considérable. Un fait à remarquer, c’est que la plus parfaite égalité règne dans ces écoles primaires : l’enfant du riche est assis à côté de l’enfant du pauvre ; ils ont pour lien la prière. Lorsqu’après les exercices ordinaires, l’instituteur prend la parole, c’est pour inculquer aux plus âgés, tantôt par des préceptes, tantôt par des citations, Vidée de Mahomet. Tout est ramené à cette idée, sans laquelle la doctrine musulmane n’aurait pas £a raison d’être. Voici en quels termes elle est exprimée : « La première chose créée a été la substance de Mahomet, et c’est de cette substance que Dieu à tiré tout ce qui existe. — Dieu avant de créer le monde eut en vue l’idée de Mahomet, et cette idée jeta trois rayons. Du premier rayon Dieu fit le ciel où repose son trône, du second le monde que nous habitons, du troisième Adam et toute sa race. Tout ce qui subsiste, existe donc par la lumière de Mahomet, et il n’est rien qui n’émane de son essence. » Au fond, le but que se proposent les hommes chargés de l’éducation de l’enfance, est de faire bien comprendre la supériorité de l’islamisme sur les autres religions. Aussi voit-on appendu aux murs de chaque école un tableau calligraphique représentant ce verset du Koran où Mahomet, peu soucieux de la vérité, fait annoncer sa mission par Jésus-Christ lui-même : « Ô enfants d’Isreël, Dieu m’en-