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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/563

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ENSEIGNEMENT DE LA GYMNASTIQUE

soit entretenue soigneusement. Or cet incessant et nécessaire appel du sang ne peut s’obtenir que par le renouvellement régulier de l’exercice et de l’effort musculaire.

Si malheureusement on demande au repos le soulagement des premières courbatures, tout est à recommencer, et le muscle n’a retiré aucun bénéfice de la perturbation douloureuse qui lui a été imposée.

Ainsi donc, la courbature est au fond une excellente chose. C’est une douleur nécessaire, il faut s’y soumettre, et surtout la vaincre par l’exercice : un exercice modéré, s’entend, car il ne faut jamais abuser de rien. La crise passée, le muscle a acquis la force nécessaire, et si vous ne lui imposez pas un exercice trop violent, aussi nuisible pour lui qu’un repos exagéré, il rendra tous les services qu’on lui demandera.

Voilà donc-pourquoi rien ne devra arrêter vos efforts, si vous voulez qu’ils ne soient pas perdus.

La théorie médicale que je viens d’exposer appartient au savant docteur Blatin, un des soutiens Îles plus éminents de la gymnastique en France.

Voici en résumé ce qu’il est désirable que les enfants sachent avant d’entrer au régiment.

Il faut qu’ils puissent marcher convenablement au pas, les jarrets tendus naturellement, le corps d’aplomb sur les hanches, les bras livrés à leur mouvement habituel, et la tète haute et libre. Il faut leur faire perdre cette démarche traînante et dégingandée que nous avons tant de peine à faire disparaitre au régiment. Leur allure doit être franche, vive et décidée. Il faut qu’ils apprennent à doubler par le flanc droit et le flanc gauche, à faire les conversions de pied ferme et en marchant, à marcher en ligne