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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/562

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REVUE PÉDAGOGIQUE

quent de la fatigue. — Si l’exercice continue néanmoins (et il faut qu’il continue), les muscles dépassent bientôt la limite d’efforts dont ils sont capables, leurs fibres commencent à souffrir, la courbature est constituée. Chacune de ces fibres est inapte désormais à remplir la fonction trop énergique à l’accomplissement de laquelle elle s’est épuisée. Elle va subir l’élaboration mystérieuse qui se passe incessamment au sein des tissus vivants, et, organe devenu inutile, jetée dans le creuset des combustions organiques, elle sera bientôt expulsée au dehors, pour faire place à des éléments plus jeunes et plus vivaces. Cette usure et cette expulsion des fibres épuisées se trouvent singulièrement favorisées par l’intense congestion sanguine que provoque l’exercice, dans la masse même du muscle. L’augmentation considérable de la circulation locale, qui vient apporter au milieu des fibres elles-mêmes une quantité de liquide sanguin bien plus abondante que de coutume, y introduit ainsi, non seulement de puissants moyens de résorption pour les éléments qui doivent être rejetés mais encore une nouvelle source de nutrition, d’une incomparable énergie. De telle sorte qu’à la fibre qu’un effort exagéré pour elle vient de détruire,en succèdent une et même plusieurs autres, dont la genèse et l’évolution sont faites dans une atmosphère nutritive nouvelle et plus active, et dont les qualités vont se trouver à la hauteur des nouveaux services qu’on doit exiger d’elles.

Il est aisé de comprendre maintenant que pour que les fibres puissent se régénérer avec profit, pour qu’elles augmentent en qualité et en nombre, pour que celles qui sont encore incapables ou débiles soient immédiatement expulsées, il est très important que l’activité circulatoire