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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/614

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ROLLIN
ET
LE TRAITÉ DES ÉTUDES


Deux caractères sont si profondément empreints à chaque page du Traité des Études, que, de prime abord, l’œuvre de Rollin ne paraît pas avoir sa place marquée dans la bibliothèque pédagogique des instituteurs primaires, soit comme peu utile par son défaut d’appropriation, soit comme contraire au nouvel esprit de nos programmes scolaires.

Le premier de ces caractères, le plus saillant, c’est la passion exclusive de l’antiquité classique ;

Le second, la préoccupation constante du dogme catholique et des pratiques de dévotion.

Bien que la longue existence de Rollin se soit passée à Paris, moitié dans le xviie siècle, moitié dans le xviiie, on peut dire qu’il a, en réalité, vécu à Athènes et à Rome. À part les questions religieuses de son temps, où il a pris quelquefois une très fière attitude, il s’est confiné dans l’étude des littératures anciennes et des siècles passés. Profondément versé dans la connaissance des auteurs grecs et latins « nourri de leur moelle », plein d’admiration pour la langue, le goût, l’éloquence, les institutions des anciens, il a consacré toute sa vie à les faire connaître et à les faire aimer. C’est un éminent professeur de belles-lettres. Par modestie autant que par enthousiasme, il n’avance rien de lui-même, et se couvre de l’autorité de Cicéron, de